Voici le 5e album d’un homme heureux, gourmand et qui ne veut gaspiller aucune minute. Quatre ans après avoir mis en musique la poésie de Claude Péloquin (et participé à la cohorte des Douze hommes rapaillés, célébrant Gaston Miron), Yann Perreau revient à ses mots à lui avec Le fantastique des astres.
Dès Baby boom, Perreau nous invite à « rider » la vie et nous entraîne dans son univers pop éclaté, sorte de cirque nocturne ambulant. Le temps de 13 chansons, on renoue avec son goût du voyage et de l’aventure, son appétit pour les rythmes endiablés et les mots dans toute la splendeur de leur québécitude. Sans oublier son côté charnel (Momonna) et ses critiques sociales (J’aime les oiseaux), pointant les failles au passage sans cacher les siennes.
Le fantastique des astres est avant tout un album d’amour et de gratitude (T’embellis ma vie, Le tatouage, À l’amour à la mer) à sa conjointe et à sa mère, à qui il dédie le disque. L’auteur-compositeur nous réserve toujours quelques compositions planantes, qui s’intitulent cette fois Mon amour est un loup et Sexo futur.
Perreau a toujours roulé sa bosse avec la liberté du bohème. Faut le voir sur scène, ce danseur qui a tant besoin d’air et qui remplit l’espace avec presque rien. Les astres semblent effectivement bien alignés pour cet électron libre de la chanson d’ici, qui un besoin viscéral de se sentir vivant et vibrant.
Ce qui le fait vibrer, ce sont aussi les collaborations, les rencontres. Le chanteur invite Inès Talbi et Pierre Kwenders sur Faut pas se fier aux apparences (qui rappelle Stromae), tandis que Laurence Nerbonne prête sa voix à Barcelone. Un nouveau complice fait son apparition : le mystérieux Tante Blanche, rencontré pendant un « voyage » sur l’Ayahuasca, réalise le disque en plus de signer plusieurs musiques.
Les années ont passé depuis sa Western romance de 2002. Beau comme on s’aime, en 2006, lui avait ouvert grand la porte des ondes radio. Aujourd’hui, la ferveur du rock demeure, et Yann Perreau cultive cet état d’éveil qu’ont les enfants, s’émerveillant de tous les possibles, clamant haut et fort qu’il aime les oiseaux dans une pop pétulante à la Philippe Katerine. Simple comme ça.
Quand on se met à aimer les oiseaux, on en voit partout. En ce début de printemps, faisons un peu comme cet électron libre et levons les yeux pour apercevoir le beau!
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